Prix Courrier International du meilleur livre étranger 2013
Attention chef d’oeuvre! « Confiteor » de Jaume Cabré est l’oeuvre d’un érudit du XXIe siècle. Dans la Barcelone des années cinquante, un enfant grandit au milieu des antiquités et des vieux manuscrits. La vie d’Adria sent le renfermé, coincé entre un père autoritaire et une mère peu aimante. Le père, figure tutélaire, veut modeler son fils à son image : lui faire jouer du violon, l’initier à son amour des manuscrits, en faire un intellectuel. Pour échapper à ce quotidien confiné, Adria lit. Adolescent puis adulte, il va découvrir la provenance douteuse des collections de son père. Au soir de sa vie, craignant de perdre la mémoire, l’intellectuel brillant qu’il est devenu raconte ses découvertes et sa difficulté à se libérer du poids des actes de son père.
Le livre est long et protéiforme;les histoires, les époques, les narrateurs même s’entrecroisent pour un résultat génial. Ce n’est pas de la littérature, c’est de la dentelle. Ne vous laissez pas impressionner par cette narration. On perd parfois le fil mais jamais le sens des intermèdes, chaque digression entre en résonance avec le parcours du narrateur principal. Il vaut mieux lire « Confiteor » à tête reposée. Sa lecture est exigeante mais vous en serez récompensé car c’est une véritable expérience. Bientôt, il y aura ceux qui l’ont lu… et les autres 😉
* « Confiteor » de Jaume Cabré, Actes Sud, 2013
* »L’ombre du vent » de Carlos Luiz Zafon.
De prime abord, « Confiteor » fait penser à un autre bon roman catalan, « L’ombre du vent ». Les livres, les secrets de famille, le pouvoir de la lecture et son côté mystérieux et solitaire, les thèmes des deux bouquins sont assez proches. Mais, le style et l’histoire n’ont rien à voir. Le best-seller de Zafon est bien plus facile à lire.