Tentative épuisée de littérature équatorienne

Au premier rang de mes principes de voyage : toujours partir avec, dans ma valise, des bouquins d’auteurs locaux ou qui parlent du pays où je vais. Parfois, l’exercice de recherche se révèle tout aussi difficile que la lecture même.icaza
Après plusieurs semaines d’enquête, j’avais fini par mettre un nom sur les « grands » écrivains équatoriens (tous morts) et mettre la main sur un titre, en espagnol, « Huasipongo » de Jorge Icaza (1906-1978). Cet écrivain et diplomate fut l’un des chantres (avec Jorge Carrera Andrade) de la littérature « indigèniste », un courant qui a dénoncé l’exploitation des « nativos » des Andes. « Huasipongo », sorti en 1934, reste son plus célèbre roman.
Equateur 2013 141Il raconte le travail des hommes des hauts-plateaux andins dans un système féodal où le « latifundista » (propriétaire terrien) blanc est tout puissant, ayant pouvoir de vie et de mort sur « ses » indiens.
Le récit, très réaliste, est édifiant (certains parlent à propos d’Icaza de « réalisme socialiste »). Travail forcé, punition arbitraire, tortures physiques et psychologiques, mépris et même « vol » de lait maternel, les indigènes subissent le joug féodal du propriétaire. Equateur 2013 880
Cependant, trop détaillé, avec des dialogues extensifs, le texte est assez ennuyeux. Sans nier l’importance militante et politique qu’a eu ce roman, je dois avouer qu’il m’est presque tombé des mains.
Une fois à Quito, j’ai poursuivi ma quête. Je suis tombée sur la caverne d’Alibaba : la librairie « Libri Mundi » dans le quartier touristique de la capitale. Sauf à Buenos Aires, je n’avais jamais vu de librairie latino-américaine si bien achalandée : un rayon contemporain très riche, des petits bijoux d’éditions hispaniques, de la littérature étrangère. Le rayon équatorien ne m’inspire guère. Je retrouve les deux ou trois auteurs « classiques » dont j’avais trouvé trace depuis le France. Il y a beaucoup de poésie et j’en lis peu. Les livres contemporains ne m’attirent pas.
J’abandonne et me retiens très fort de faire le plein de romans argentins…et, pas de chance, le nouveau Vargas Llosa sort en Equateur le jour de notre départ!

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